Opérations Forestières

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Déléguer les forêts de proximité aux MRC: une formule gagnante

26 mai, 2021  par Guillaume Roy


Luc Simard, préfet de la MRC Maria-Chapdelaine
Déléguer la gestion forestière aux MRC est une formule gagnante pour faciliter l’harmonisation des usages, pour créer un climat de confiance basé sur un dialogue et pour générer des revenus localement.

La MRC du Domaine-du-Roy détient une entente de gestion de 14 000 hectares en terres publiques intramunicipales (TPI), soit un peu plus de 14 000 mètres cubes de bois. Même avec ce petit volume, elle génère environ 100 000 dollars de revenus sur une base annuelle, ce qui lui permet d’investir dans des projets comme la construction d’une piste cyclable entre Saint-Félicien et La Doré.

La MRC de Maria-Chapdelaine a pour sa part généré un fonds d’investissement qui atteint désormais deux millions de dollars avec la gestion des TPI. Plus précisément grâce aux profits générés par la récolte sur les TPI, qui couvrent environ 44 000 hectares. Ce fonds permet notamment d’investir dans le Parc régional des Grandes-Rivières, qui se trouve sur les TPI.

« Nos opérations forestières nous permettent d’investir dans des projets multiressources qui n’apportent pas de revenus directs, comme c’est le cas avec les projets en environnement », souligne Luc Simard, le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine et le président du Regroupement des communautés forestières de la Fédération québécoise des municipalités.

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Luc Simard croit que la gestion des forêts de proximité par la MRC permet de développer une meilleure relation de confiance tout en générant des revenus réinvestis localement.

Au-delà des revenus générés, c’est le climat de confiance et la relation de proximité avec les différents utilisateurs des forêts qui font en sorte que le mode de fonctionnement sur TPI est plus pertinent pour les communautés forestières, estime Luc Simard.

« On peut faire tout ce que le ministère ne veut pas faire, en démontrant plus de souplesse dans nos différentes interventions », dit-il, tout en soulignant que la situation s’est empirée depuis que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs gère la planification forestière. Quand l’industrie en était responsable, la planification était automatiquement envoyée aux MRC, qui étaient considérées comme un partenaire, alors qu’à l’heure actuelle, il est difficile d’y avoir accès, sans compter qu’elle change constamment.

« Quand un citoyen a des craintes sur les opérations forestières dans son secteur, il appelle directement la MRC, explique Danny Bouchard, le directeur de l’aménagement du territoire à la MRC du Domaine-du-Roy. Par le passé on pouvait répondre directement, mais maintenant on réfère directement au MFFP parce qu’on n’a pas les réponses à leurs questions. » Tous comme les industriels, les MRC aimeraient bénéficier de plus de prévisibilité pour mieux répondre aux craintes des citoyens.

Alors que le MFFP a un rôle de planification et de gestion, les MRC jouent plutôt un rôle de développement du territoire, en gardant toujours en tête les différents utilisateurs du milieu, poursuit Danny Bouchard. « Le modèle de gestion par TPI a fait ses preuves. »

Quand un secteur de récolte est ciblé sur les TPI, c’est la MRC qui joue le rôle de l’entrepreneur général et de supervision de chantier, ce qui permet d’accompagner les entrepreneurs forestiers et d’apporter les correctifs dès que les problèmes surgissent.

« Ça permet d’avoir une relation plus humaine, au lieu de se buter toujours à des contraintes administratives et à des délais de traitement interminables », renchérit Luc Simard, qui a fait une présentation sur le mode de gestion des forêts de proximité dans la MRC de Maria-Chapdelaine, jeudi, lors de la deuxième journée du Forum des communautés forestières.


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